Une combinaison parfaite de créativité et de technicité
en visite Chez Chocoladehuis Boon (Hasselt)
De la participation à une émission télé pour les jeunes entrepreneurs en 2005 à l'obtention du titre de Chocolatier de l'Année 2024 pour la Flandre... l'histoire de Chocoladehuis Boon ressemble à un conte de fées. Pour les propriétaires Patrick Mertens et Inge Lijnen, c'est aussi un rêve qui s'est réalisé: "Nous nous sommes lancés et, aujourd'hui, nous ne considérons plus notre travail comme une activité professionnelle. C'est un plaisir de faire ce que l'on aime et de voir comment on peut rendre les gens heureux". Chocolaterie s'est entretenu avec le couple limbourgeois, créateur, entre autres, des pralines 'tarte au flan'.
de finaliste malheureux à Chocolatier de l'année
Ce qui a commencé en 2005 par une participation à l'émission de télé 'Succes in 100 dagen' sur VT4 est aujourd'hui une affaire qui roule (ndlr: dans cette émission, 6 duos s'affrontaient avec un capital de départ de 10.000 euros pour créer une entreprise prospère en 100 jours). Parmi les six finalistes, Chocoladehuis Boon n'a peut-être pas remporté l'émission mais prouve depuis 18 ans qu'il détient la formule du succès. Et cela a récemment été confirmé par le titre de 'Chocolatier de l'année 2024 pour la Flandre'.
Historique
Avant de créer son entreprise, le chocolatier Patrick Mertens a été consultant technique/démonstrateur chez Barry Callebaut pendant 15 ans. Il a voyagé dans le monde entier pour enseigner les ficelles du métier aux clients du fabricant de chocolat. Inge Lijnen, son épouse, a travaillé pendant dix ans comme rédactrice dans une agence de publicité bruxelloise, où elle a participé à l'élaboration de concepts créatifs pour de nombreuses entreprises. Elle a également beaucoup voyagé. Toutefois, après la naissance de leur première fille, tous deux ont souhaité lever le pied sur les voyages.
une combinaison gagnante
"Parce que je suis créative et que je déborde d'idées, et parce que Patrick est techniquement compétent pour faire à peu près n'importe quoi avec du chocolat, nous avions déjà parlé de combiner un jour ces deux qualités", explique Inge. "Je peux imaginer des choses et Patrick peut les réaliser en chocolat. En tant que couple, nous avons donc la combinaison parfaite de créativité et de technicité. L'émission de télévision de 2005 a été le déclic pour franchir le pas. Au cours de ces 100 jours, nous avons déménagé (également à titre privé) d'Alost à Hasselt, et notre deuxième fille est arrivée. Bien des années plus tard, notre formule à succès - imagination et réalisation - fonctionne toujours, nous avons eu un fils et nous aimons nous occuper de notre entreprise. Pour nous, ce n'est pas un travail. C'est un plaisir de faire ce que l'on aime et de voir comment on peut rendre les gens heureux."
CHOCOLATier de l'année
L'excellent travail de Patrick et Inge a été confirmé fin 2023 par le titre de 'Chocolatier de l'année 2024 pour la Flandre' décerné par Gault&Millau. "C'est une grande reconnaissance pour nous et une motivation supplémentaire pour continuer sur la voie que nous avons empruntée", estime Patrick. "Pour des concours comme les World Chocolate Masters, en tant que petite équipe, nous n'avons souvent pas l'occasion de libérer du personnel et du temps pour une préparation à long terme. C'est donc une agréable surprise que de pouvoir remporter un tel titre grâce à la dégustation anonyme du guide gastronomique."
chocoladehuis dans le centre de Hasselt
Chocoladehuis Boon est situé à la Paardsdemerstraat, dans le centre de Hasselt.
"Nous avons tous deux des racines à Maasmechelen et nous voulions revenir dans notre province natale", se souvient Inge. "Et s'il y a un endroit dans le Limbourg où l'on veut être chocolatier, c'est bien Hasselt. Le centre du chef-lieu de la province a un rayon de moins d'un kilomètre, ce qui fait que les emplacements y sont rares. Heureusement, lorsque ce bâtiment s'est libéré, nous avons pu voir au-delà de son état très délabré et apprécier ses éléments authentiques. Avec l'aide de l'architecte Bart Lens (Lens°Ass studio), nous avons réussi à donner au bâtiment un intérieur moderne, tout en réussissant à restaurer et à intégrer les éléments authentiques."
Atelier ouvert
Ce faisant, Patrick et Inge ont également opté pour un atelier ouvert, visible depuis le magasin. "En tant que démonstrateur, je suis habitué à ce que les gens me regardent pendant que j'exerce mon métier. En outre, c'est une bonne façon de mettre ce métier en lumière; l'artisanat doit être vu. De plus, les grandes parois vitrées qui offrent une vue sur l'atelier sont aussi un moyen de montrer à nos clients que nous réalisons des créations chocolatées de grande qualité en toute transparence."
Depuis 2011, le couple limbourgeois est également propriétaire du bâtiment qui abrite Chocoladehuis Boon.
"Nous habitions déjà au-dessus du magasin mais en achetant ce bâtiment, nous en avons vraiment fait notre foyer. Du lever au coucher, notre vie tourne autour du chocolat. Même pendant les pauses de midi, nous nous asseyons tous à la table de la cuisine à l'étage."
Passion et défis
Le fait de dîner ensemble à la table de la cuisine des propriétaires montre d'emblée que l'équipe de la Chocolate House Boon est très soudée.
"Outre moi-même, deux chocolatiers permanents sont employés, ainsi qu'une personne qui s'occupe de l'emballage", explique Patrick. "Ils sont très souvent épaulés par des stagiaires. Trois personnes travaillent également à temps plein au magasin et à l'administration, dont Inge et notre fille. Elles sont renforcées par des flexi-jobs, en particulier dans l'atelier. Nous essayons vraiment d'enseigner à nos apprentis chocolatiers toutes les ficelles du métier. Par exemple, c'est délibérément que nous n'avons pas de tempéreuse automatique, mais que nous utilisons une machine à roue. De cette manière, ils apprennent vraiment à manipuler le chocolat artisanal et ils ne sont pas dépendants d'une machine qui fait tout à leur place".
Un travail qui n'est pas un travail
Patrick et Inge transmettent également à leurs employés l'idée que le travail n'est pas un travail si l'on prend plaisir à le faire.
"Nos employés disposent d'une grande liberté pour poursuivre leur passion. Le fait de travailler au sein d'une petite équipe leur permet également d'être flexibles et d'assimiler rapidement les choses ou de les essayer. En général, il règne ici une atmosphère familiale, où il est tout à fait possible d'augmenter le plaisir de travailler en ajoutant une petite blague. Chaque saison, nous essayons d'apporter une nouvelle touche à notre collection, ce qui ne manque pas de défis. Tout au long de l'année, les périodes chargées alternent avec des moments plus calmes. Nous les mettons à profit pour effectuer des recherches, mener à bien des projets et tester des innovations."
"Chaque saison, nous essayons d'apporter une nouvelle touche à notre collection"
Du chocolat amusant et savoureux
Un coup d'œil sur les réalisations de Chocoladehuis Boon montre que le chocolatier limbourgeois ne se contente pas de fabriquer des produits comme on en trouve à la pelle et aime créer la surprise.
"Nous avons nos propres créations, que nous renouvelons ou peaufinons régulièrement", explique Inge. "A cet égard, nous jouons la carte de la région et de la ville en utilisant des produits locaux comme des noisettes, du spéculoos ou du gin. Récemment, nous nous sommes également inspirés des tartes aux flan limbourgeoises. Nous proposons désormais une sorte de 'création signature' avec les pralines 'tarte au flan'. Dans un emballage en forme de mini-boîte à gâteaux, nous proposons quatre paires de pralines, qui ressemblent à des parts de tarte au flan. Avec les goûts rhubarbe, schtroumpf (abricot), riz et cerise dans une boîte, c'est un produit très populaire auprès des touristes qui emportent ainsi un morceau de l'hospitalité limbourgeoise".
Créations créatives B2B
Boon travaille également beaucoup sur commande pour les entreprises.
"Notre approche consiste toujours à rendre les créations chocolatées savoureuses et amusantes. Il peut s'agir de pralines carrées ordinaires portant le logo d'une entreprise, mais nous préférons sortir des sentiers battus. Nous discutons avec l'entreprise et Inge parvient à faire passer le cadeau d'affaires en chocolat au niveau supérieur grâce à une idée originale et créative basée sur l'entreprise ou le produit."
Ainsi, Boon a déjà travaillé avec Studio Brussel (œuf de Pâques heavy metal), Essentiel (logo/couronne en 3D), Amnesty International (bougie/logo en 3D)... Cette maison du chocolat entretient également de bonnes relations avec le designer Paul Smith.
"Pour lui, nous réalisons toujours une création chocolatée appropriée pour les nouvelles collections. Par exemple, pour une collection consacrée aux dinosaures, nous avons fabriqué plusieurs œufs gigantesques d'où émergeait un dinosaure. Ces grandes créations trônaient dans certaines de ses boutiques internationales, et des versions plus petites ont été offertes aux bons clients."
Petites et grandes créations
"Nous pensons qu'il est important que des versions plus petites des créations soient également disponibles", ajoute Inge. "De nombreux chocolatiers créent un grand chef-d'œuvre pour attirer l'attention dans leur boutique, mais il est également agréable pour les clients de pouvoir en acheter ou en obtenir une version miniature, n'est-ce pas? C'est toujours le cas dans notre boutique: une grande pièce maîtresse qui peut également être achetée en miniature. Ces versions miniatures se vendent très bien".
Les rêves se réalisent
Inge a vécu un moment fort lorsque le célèbre grand magasin londonien Harrods a souhaité vendre son chocolat.
"J'avais dit à des amis que c'était mon rêve le plus cher. Lorsque j'ai reçu un mail de Harrods, j'ai d'abord pensé que l'un de nos amis essayait de nous faire une blague. Mais l'intérêt s'est avéré sincère et j'ai été aux anges lorsque le chocolat Boon's a été mis en vente à Londres. C'est toujours une bonne chose que des entreprises nous demandent si elles peuvent vendre notre chocolat et si nous y apposons clairement notre logo. C'est d'autant plus agréable lorsqu'il s'agit d'entreprises que nous avons sollicitées à nos débuts pour vendre nos produits."
Présence en ligne
Comme pour la plupart des chocolatiers, la période corona a été très chargée et il a fallu procéder aux ajustements nécessaires. Chez Boon, c'est la vente en ligne qui a posé problème, car il n'y avait pas de boutique en ligne auparavant.
"Lorsque la pandémie a éclaté en Belgique, nous avions un grand nombre de commandes prêtes. D'un jour à l'autre, plus personne n'est venu chercher ces commandes. En l'espace de deux semaines environ, nous avons mis en place une boutique en ligne, avec son propre service de livraison à domicile. Comme tout le monde était coincé à la maison à l'époque et n'avait guère le droit de sortir, le succès a été immédiat. Parfois, il était même difficile d'honorer les commandes, c'est pourquoi nous avons travaillé avec acharnement pendant la période du corona. Aujourd'hui, la boutique en ligne représente encore 30% de notre chiffre d'affaires.... elle est donc là pour rester".
Visuellement attrayant
Les créations uniques de Chocoladehuis Boon se prêtent idéalement aux réseaux sociaux visuels, comme Instagram. C'est l'une des tâches auxquelles la fille de Patrick et Inge s'attelle depuis un certain temps déjà.
"Après avoir terminé avec succès ses études en gestion de la communication, elle s'occupe de notre présence en ligne sur les réseaux sociaux. S'occuper des posts, suivre et gagner des followers, mettre en avant des créations... elle aussi peut s'exprimer pleinement dans son travail."
"Notre formule à succès est la bonne, alors pourquoi
voudrions-nous y apporter des changements?"
Éviter les écueils
A la question de savoir ce que l'avenir réserve à Boon, il est immédiatement clair qu'il n'est pas question de croître pour croître. "Devenir encore plus grand ou ouvrir des magasins supplémentaires nous semble être un piège pour l'instant. En effet, cela nous obligerait à nous occuper de plus en plus de la gestion, alors que nous aimons tous les deux ce que nous faisons actuellement. Notre formule à succès est la bonne, alors pourquoi voudrions-nous y apporter des changements? Je peux donner libre cours à ma créativité et Patrick peut travailler quotidiennement le chocolat dans son atelier. On ne peut pas rêver mieux".