Médecine par les preuves
L’EBM et l’EBP bientôt entièrement centralisées au KCE
À partir de 2026, une étape institutionnelle importante sera franchie. Les activités liées à l’EBM et à l’EBP seront progressivement centralisées au sein du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE).
L’Evidence Based Medicine (EBM) et, plus largement, l’Evidence Based Practice (EBP) se sont imposées comme la norme dans les systèmes de soins contemporains, en Belgique comme à l’international. Cette approche repose sur un triptyque désormais bien établi : l’expertise clinique du soignant, les données scientifiques disponibles et les préférences ainsi que les valeurs du patient. Mais aussi les essais randomisés contrôlés en double aveugle.
Renforcer la cohérence globale de l'EBP
À partir de 2026, une étape institutionnelle importante sera franchie. Les activités liées à l’EBM et à l’EBP seront progressivement centralisées au sein du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE). L’objectif est de renforcer la cohérence globale de l’EBP en Belgique, mieux aligner ces activités sur les priorités politiques actuelles, assurer un équilibre linguistique plus marqué et améliorer la coordination entre la première et la seconde ligne de soins.
Cette intégration vise à structurer des réseaux réunissant notamment le CEBAM (Centre for Evidence-Based Medicine), la CDLH (Cebam Digital Library for Health), ebpracticenet, le KCE, Minerva et le WOREL (Working Group Development of Primary Care Guidelines), ainsi que les autorités fédérales concernées.
Ecosystème EBP riche
Dans la pratique quotidienne, les médecins disposent déjà d’un écosystème riche de ressources belges et internationales. Le CBIP (Centre belge d’information pharmaco-thérapeutique) fournit une information indépendante sur les médicaments et propose de nombreux e-learnings. La revue Minerva offre une lecture critique de la littérature médicale. Le CEBAM, de son côté, développe une offre de formations couvrant l’ensemble du spectre de l’EBP, de l’initiation aux méthodes avancées comme GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluation). D’autres acteurs, comme la BAPCOC (Guide belge des traitements anti-infectieux en pratique ambulatoire) ou le WOREL, complètent ce paysage par des guides et recommandations ciblés.
La centralisation annoncée au KCE ne vise donc pas à remplacer ces outils, mais à mieux les articuler. Pour les médecins, l’enjeu reste inchangé : disposer d’informations fiables, accessibles et directement mobilisables au bénéfice du patient, dans un cadre scientifique rigoureux mais compatible avec la réalité du terrain.